Vous êtes parent et votre enfant à un trouble alimentaire

Dans la plupart des cas, c’est vous en tant que parent qui serait le premier à être exposé au trouble alimentaire. La plupart des troubles alimentaires débutent lors de l’adolescence. Un trouble alimentaire vient perturber le fonctionnement familial. Il est également particulièrement difficile à comprendre et à appréhender.

Si vous avez un doute concernant la présence ou non d’un trouble

Beaucoup de parents m’ont expliqué avoir regretté de ne pas être intervenus. L’adolescence est une période délicate. Il peut sembler intrusif d’aller sur le terrain de l’alimentation de votre enfant. D’autant plus que, en tant qu’ado, il devrait être indépendant sur son alimentation. Cependant, retenez bien que plus un trouble est détecté rapidement, plus les chances de guérison sont rapides.
Mieux vaut s’en préoccuper pour rien, vous trompez que prendre le risque de laisser un trouble s’installer.

Les signes qui peuvent être préoccupants

Sans forcément signifier que votre enfant à un trouble quelques signes peuvent vous interpeller :

  • Changement brutal d’alimentation
  • Volonté de moins manger, sauter des repas, éviter certains aliments particuliers
  • Evitement des repas, plainte de douleur lors des repas
  • Modification rapide du poids (perte ou prise)
  • Commentaires sur le poids, l’apparence physique, questions sur la corpulence (« Est-ce que tu me trouves gros/grosse comme ça ? »)
  • Nouvelle pratique très importante d’une activité physique ou renforcement excessif d’un sport déjà pratiqué

Comment en parler et agir ?

Gardez dès le départ en tête que vous allez rapidement être confronté à du rejet. Ce n’est pas grave. Pour en parler, parlez de vos inquiétudes, en évitant d’être accusateur :

Exemple :  » Depuis quelque temps je m’inquiète pour toi car j’ai l’impression que …. (tu as perdu du poids, tu évites des repas… citez des exemples concrets). Est-ce que tout va bien ? »

Si jamais vos doutes persistent face à une alimentation qui devient trop différente ou inquiétante et que votre enfant indique que tout va bien, vous pouvez aller consulter un médecin. Ce professionnel extérieur permet un regard plus objectif. Au mieux, vous vous serez trompé et un professionnel le confirmera. Au pire, vous aurez malheureusement eu raison et vous pourrez aider votre enfant.

Exemple : « Je suis vraiment inquiet pour toi et pour ta santé. Je pense qu’il faut que nous allions consulter un médecin. Si je me trompe tant mieux, le professionnel me le confirmera, mais je suis trop inquiet pour te laisser comme ça. »

Face au trouble, que faire ?

S’entourer de professionnels compétents

La première chose est de consulter un ensemble de professionnels. Dans l’idéal, un médecin spécialiste, un psychologue spécialiste et un diététicien formé au trouble alimentaire. Certains hôpitaux ont des équipes dédiées, mais les consultations sont souvent espacées dans le temps. Au minimum, un suivi avec un psychologue et avec un médecin.
Les professionnels n’ont qu’un objectif, aidez votre enfant. Vous, en tant que parent, ne pourrez pas soigner votre enfant. Vous pourrez l’aider et l’accompagner, mais il est incontournable d’avoir auprès de vous une équipe de soignant.

Comment aider mon enfant au quotidien ?

Les études ont montré que le positionnement des parents permet réellement d’aider un enfant à surmonter son trouble alimentaire. De quelle manière ? Le trouble va perturber les relations familiales et la communication (cliquez ici pour voir les 7 choses que votre enfant aimerait entendre). C’est ainsi sur le positionnement de chacun et sur la communication que le travail va se faire. Il n’est pas possible ici de détailler tous les axes de travails, mais voici quelques pistes pratiques :

  • Ne pas parler du poids ou de la corpulence
  • Essayer de partager des moments où l’alimentation n’est pas présente
  • Communiquer sur le maximum du sujet ne touchant ni au trouble ni à l’alimentation
  • Gardez en tête que le trouble est une pathologie. Pas un problème de volonté. Vous ne demanderiez pas à quelqu’un qui à la jambe cassée de faire « plus d’efforts pour marcher », il ne peut pas ou alors chaque effort est très douloureux. C’est la même chose pour un trouble alimentaire, chaque effort sera très douloureux et il ne suffit pas de le vouloir pour le pouvoir

La place des parents dans l’accompagnement d’un trouble alimentaire

A l’appui des dernières études internationales, je propose également aux parents quelques rendez-vous pour expliquez ce qu’est le trouble, comment il fonctionne et pour travaillez sur la communication et les situations concrètes de la vie quotidienne.

Ces rendez-vous sont connus par votre enfant et ne concernent que vos relations.

Les rendez-vous à destination de votre enfant lui sont propres, confidentiels et visent à déconstruire les problèmes sous-jacents aux troubles.

Enfin, vous pourrez également trouver bientôt mon ouvrage « Au-delà de l’assiette » qui s’adresse aux proches de personnes souffrant de troubles alimentaires.