Auteur :Costa, M. F., Prado, S. D., & Carvalho, M. C. D. V. S.
Titre original : Orthorexia in social media: reflections between health and disease
Date de publication : Mai 2022
Revue : Saúde e Sociedade
Langue originale : Anglais & Portugais
Lien & DOI : https://doi.org/10.1590/S0104-12902022210760en
But de l’article
Les auteurs souhaitent explorer comment les réseaux sociaux influencent l’orthorexie. Il s’agit d’explorer comment ces derniers véhiculent de normes alimentaires et des normes de santé, en se basant sur la pensée de Canghuilhem et de Foucault.
Méthode
Il s’agit d’une analyse d’articles scientifiques sur le thème de l’orthorexie et des réseaux sociaux précédemment publiés. Tout d’abord, les auteurs ont examinés 249 articles qui traiter de ces deux thèmes : l’orthorexie et les réseaux sociaux. Les travaux des auteurs se basent sur 9 articles. Les auteurs gardent comme fil rouge le fait de répondre à la question suivante : « Comment se présente l’orthorexie sur les réseaux sociaux ? ».
Contexte
L’idée d’une alimentation considérait comme saine est un sujet important dans la société contemporaine. Il implique des réflexions sur la santé, l’environnement ou encore l’agriculture. La question de la santé est plus compliquée puisque sa définition varie selon le regard qui y est porté. L’alimentation est aujourd’hui devenu une part intégrante du processus de médicalisation. L’alimentation est en effet perçue sous l’angle de risques qui légitime ou non certaines pratiques alimentaires. La part « médicale » de l’alimentation devient unique et coupe l’alimentation de ses fondements sociaux et culturels.
D’un autre côté, les réseaux sociaux sont reconnus comme pouvant engendrer une perception déformé de la santé, du poids et envoyé des messages culpabilisant à propos de l’alimentation.
Ainsi, les réseaux sociaux majorent le risque de développer des problématiques dépressives, une tendance à la comparaison sociale et une image corporelle négative.
L’influence des réseaux sociaux
Les réseaux sociaux promeuvent l’alimentation et les pratiques sportives comme la possibilité de contrôler son corps et d’atteindre une perfection. Optimiser son apparence est proposé comme la clef du bonheur. C’est sur ce terrain que l’orthorexie se développe et apparaît sur les réseaux sociaux.
Par la suite, l’orthorexie apparaît sur la base d’une volonté de protection optimale de la santé. Les influenceurs indiquent également que la peur de l’alimentation et les symptômes orthorexiques sont normalisés par le discours sociétales et celui des autorités publiques. Pour les auteurs, cela se comprend sous l’angle de la médicalisation et du biopouvoir de M. Foucault. Cela signifie que le discours médical infiltre tellement la vie quotidienne qu’il devient une façon de « contrôler » les comportements individuels.
Cela s’appuie sur la perception de considérer l’intérêt pour sa santé comme une valeur morale. En ce sens, cela renforce les symptômes orthorexiques. Le discours proposé sur les réseaux sociaux, notamment le « fitinspiration », à savoir des phrases devant inspirer l’envie de pratique sportive et un bon état de santé. Ce type de discours promeut un idéal qui peut renforcer la culpabilité ressentie en cas de non respect de ces « mantras ».
Notre réflexion
Les auteurs soulignent avec intérêt comment les réseaux sociaux sont un vecteur communicationnel important à propos de l’orthorexie. Cette communication mettant en scène un discours précis, rapide et idéal déconnectée de la réalité. Les corps ou les repas ne s’inscrive que dans une optique de santé, renforçant des messages inquiétants et parfois culpabilisants. Les réseaux sociaux soutiennent avec force la médicalisation de la société, prenant ici appui sur l’alimentation.
En ce sens, ils sont un terreau fertile pour l’orthorexie.