Psychoéducation pour l’anorexie Mentale

Auteurs : S Thiebaut, F Millaud, P Lemaire, A Ryst, C Girod, M Seneque, K Dupuis-Maurin, N Sahuc, P Courtet, S Guillaume
Titre original : Faisabilité d’un groupe de psychoéducation dans l’anorexie : une étude ouverte
Date de publication : 05 Juillet 2021
Revue : L’Encéphale
Langue originale : Français
Lien & DOI : https://doi.org/10.1016/j.encep.2021.03.007

But de l’article

L’article vise à expérimenter la possibilité et l’intérêt d’une mise en place d’un programme de psychoéducation auprès d’une population souffrant d’anorexie mentale. Les études actuelles sont peu nombreuses sur le sujet, mais certaines suggèrent une amélioration des symptômes.

Expérience et méthode

Des patientes prises en charge pour anorexie mentale ont été sollicitées pour participer à des groupes de psychoéducation, elles bénéficiaient en parallèle d’une prise en charge psychiatrique et nutritionnelle.
Les participantes étaient volontaires, toutes de sexe féminin et ayant un état global leur permettant de suivre le groupe.

Il s’agissait d’un groupe d’1h30 chaque semaine pendant 8 semaines. Deux thérapeutes co-animer le groupe. Le total des participantes s’élevait à 27.

Un évaluateur extérieur réaliser des entretiens avec les participantes avant le groupe, à la fin du groupe et 3 mois après. Il s’agissait d’un entretien libre pour recueillir le ressenti des participantes, mais aussi la passation de test standardisé (EDE-Q, ANSOCQ ou encore le Questionnaire abrégé de Beck).

Le contenu des séances de psychoéducation

Chaque séance commençait par un accueil, une relaxation et un retour sur les tâches qui avaient été demandées de réaliser à domicile à la séance précédente. Puis la présentation du thème de la séance suivi d’un exercice à réaliser chez soi pour une réalisation pratique.

Les auteurs ont utilisés différentes techniques et méthodes tels que :

  • L’ACT
  • Des techniques de TCC
  • Des techniques thérapeutiques globales issues des livres type « self-help »

Les thèmes abordés étaient :
– les symptômes de l’anorexie
– les complications
– les facteurs de risques
– les relations
– l’estime de soi
– le perfectionnisme
– différentes prise en charge existante.

Résultats

Les participantes étaient plutôt assidues tant sur la durée que sur le nombre de participantes à chaque groupe ( 78% des patientes ont assisté à plus de 75% des séances).
Les participantes se sont dites globalement satisfaites de l’intérêt de ce groupe. Elles ont surtout apprécié les connaissances apprises sur la maladie ainsi que le partage avec d’autres patientes, rompant ainsi l’isolement. Elles expriment aussi des améliorations dans leur quotidien (moins de culpabilité, moins de restrictions, moins d’anxiété et moins de rigidité).
Concernant les résultats aux tests standardisés, une amélioration se dégage sur la symptomatologie des troubles alimentaires (EDE-Q); même si la motivation ne semble pas avoir évoluée (ANSOCQ).
Enfin, l’IMC a également augmenté avec une prise moyenne de 2,5 kg à 3 mois après le groupe.

Notre réflexion

Cette étude montre des résultats prometteurs qui seraient intéressants de confirmer par des recherches ultérieures. Par ailleurs, ces éléments vont dans le sens des recherches anglo-saxonnes. Le MANTRA et le SSCM, deux prises en charge construites pour l’anorexie et reconnues à ce jour comme pertinentes, combinent une partie de psychoéducation à la prise en charge thérapeutique.

L’intérêt d’un groupe de cette nature est à notre sens, en dehors des informations transmises et des techniques communiqués, de favoriser le partage entre patients et de renforcer un lien avec les soignants.