Mesurer l’orthorexie : deux études soutenant l’ORTO-R

Auteurs (1) : Gkiouras, K., Grammatikopoulou, M.G., Tsaliki, T. et al
Auteurs (2) : Rogoza, R., Mhanna, M., Gerges, S. et al.
Titre original (1): Orthorexia nervosa: replication and validation of the ORTO questionnaires translated into Greek in a survey of 848 Greek individuals
Titre original (2): Validation of the Arabic version of the ORTO-R among a sample of Lebanese young adults.
Date de publication : Janvier 2022 (1 et 2)
Revue : Hormones (1) / Eating and Weight disorders (2)
Langue originale : Anglais
Lien & DOI : https://doi.org/10.1007/s42000-022-00351-4 (1) / https://doi.org/10.1007/s40519-021-01350-x

But de l’article

Les deux articles ont pour but de traduire et d’adapter l’ORTO-R, le nouvel outil révisé pour diagnostiquer l’orthorexie, en langue grecque et arabe.
Ils visent également à faire passer l’ORTO-R à un échantillon important puis à établir un traitement statistique pour évaluer la pertinence de l’outil.
Ce type de recherche vient soutenir ou non les recherches précédentes sur l’outil et justifier ou non de son utilisation auprès d’une population nationale spécifique.

Méthodes

La recherche grecque va d’abord traduire puis traiter l’ORTO-15 (le test précédent sur lequel se base l’ORTO-R) pour ensuite passer spécifiquement aux six questions retenues par l’ORTO-R. Les auteurs réalisent ensuite une analyse factorielle confirmatoire pour évaluer la pertinence de l’outil.
Deux traducteurs s’occupent de la traduction. L’anglais et le grec sont leurs deux langues natales. Ils échangent ensuite leur proposition entre eux puis auprès des chercheurs.

La deuxième étude réalise une traduction de l’ORTO-R directement puis la compare à un autre outil, la TOS (Teruel Orthorexia Scale). Si les résultats sont similaires entre les deux outils, les auteurs pourront soutenir l’hypothèse que l’ORTO-R ainsi traduit est pertinent. Les auteurs regarderont également si les résultats de l’ORTO-R sont corrélés à certains aspects particuliers (dépression, anxiété et insatisfaction corporelle).

Les recherches se basent sur un échantillon conséquent : 848 pour l’étude grecque et 363 pour l’autre étude. Les participants avec un IMC faible ne sont pas exclus.

Résultats

Les deux études proposent des résultats statistiques soutenant la pertinence de l’ORTO-R.
L’étude en langue arabe indique que l’ORTO-R est corrélé à la dépression et à l’anxiété. L’étude grecque relève que les hommes seraient plus touchés et avec un IMC faible.

Notre réflexion

Les deux études soutiennent la pertinence de la version modifiée de l’ORTO-15, l’ORTO-R pour diagnostiquer l’orthorexie. Cependant, la question de l’IMC n’est pas envisagée, alors qu’elle pourrait être un élément central. Quel lien entre l’anorexie et l’orthorexie ? Le poids est-il un facteur discriminant ou non ? Si oui, de quelle manière ? L’aspect statistique prend le dessus pour valider l’outil, mais laisse de côté certaines questions centrales de l’orthorexie.